Pêche
à la mouche Robert
Ménard VERDUN -- Beaucoup de jeunes rêvent, un jour, de devenir quelqu'un, de s'affirmer, de trouver une motivation si grande qu'ils auront toujours l'estime de soi. À Verdun, des jeunes de 12 à 17 ans vivent leur revalorisation par la pêche à la mouche. La Maison des jeunes Point de Mire, de Verdun, existe depuis 1988. En 1989, un jeune adulte, photographe-reporter, répond à une petite annonce du Journal de Montréal. La maison recherche une personne qui désirerait s'impliquer dans un projet pour la période estivale. Mario Viboux se rend à Point de Mire pour préparer un reportage sur la toxicomanie chez les jeunes. Il ne quittera plus jamais le bunker des jeunes de la rue Wellington, à Verdun.
Pêche à la mouche Il a été très vite à court d'idées en ce qui a trait à la pêche au lancer léger, mais pour la pêche à la mouche «la rivière» peut couler très longtemps. Dès 1996, il se consacre uniquement à des ateliers portant sur la pêche à la mouche. Les jeunes ont beaucoup de choses à apprendre; l'entomologie (partie de la zoologie qui traite des insectes), le code d'éthique du pêcheur, la fabrication de leurs propres mouches de pêche, la pratique en gymnase des mouvements à répétition pour développer une bonne technique de lancer, etc. À la Maison Point de Mire, les jeunes échangent devant leur étau de montage de mouches. Un étau pour resserrer les liens et, paradoxalement, pour leur permettre d'atteindre une liberté ! Mais quelle liberté ? Se réaliser, s'affirmer, créer son propre coffre à mouches et faire partie de l'équipe qui vivra un voyage de pêche au bout du monde ! Arc-en-ciel,
saumon et bar rayé Voir un arc-en-ciel ? En 2004, les membres du groupe de l'atelier de pêche de Point de Mire ont pêché des truites arc-en-ciel de la rivière Canim, en Colombie-Britannique. L'an dernier, ils ont capturé des bars rayés lors de leur voyage au Maine. L'été prochain, ils sont attendus à Port-Cartier, pour affronter les truites de mer et les saumons de la rivière aux Rochers ! Le mot se passe assez vite à Verdun ! Des ados, full cool, qui font des voyages de pêche au bout du monde, comme pour un tournage de film d'Indiana Jones. En 2007, ça sera la France... Collaboration
«J'ai hérité de ma mère, la capacité de négocier, et de mon père, la persévérance», affirme-t-il. Viboux a appris à dealer avec les jeunes. Il a toujours attiré l'attention des jeunes par sa passion de la pêche. Il a toujours l'étincelle de lumière dans ses yeux. En fait, il aime tellement sa gang et trippe tellement à leur communiquer sa passion qu'il a le même look qu'il y a dix ans. Pourtant, il faut mettre les pieds une seule fois dans une maison pour jeunes pour comprendre que la cacophonie qui y règne peut créer des rides sur votre visage assez rapidement. Mario Viboux est si passionné par son travail et le besoin de transmettre ses passions que vous pouvez presque entendre la rivière couler juste à le regarder dans les yeux ! Aujourd'hui, qu'est-ce qui pourrait faire le plus de plaisir à ce passionné ? «Donner au suivant, partager mon expertise avec d'autres maisons des jeunes, créer un centre d'intérêt autour de la pêche», souligne-t-il. Autre chose ? «On entend sans cesse des gens dire qu'il n'y a pas de relève pour la pêche, mentionne-t-il. On accepte les dons privés et nos reçus sont aussi bons que n'importe quel organisme de charité ! «Le premier geste concret que les gens peuvent faire est d'acheter notre DVD (Initiation à la pêche à la mouche pour les jeunes). C'est toute ma gang, mes ados devenus des hommes et des femmes, qui vous offrent un cadeau. C'est eux qui peuvent parler le mieux à vos jeunes, les faire rêver à leur tour !» |